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Quand le mot « autiste » devient maladresse politique

Quand le mot « autiste » devient maladresse : petit détour par le validisme et la responsabilité

 

Dans ce chaos politique que nous connaissons tous, nous souhaitons revenir sur la bourde du ministre Farandou et son propos « on n’est pas sourds, on n’est pas autistes ». l’incident, ouvre une réflexion que nous souhaitons vous partager 

S’il n’est pas le premier à user du terme « autiste » hors de son contexte médical ou sociologique pour évoquer le repli sur soi, la métaphore est finalement un jugement implicite qui suscite beaucoup  d’indignation car il contribue à des stéréotypes persistants, et renforce une vision négative de l’autisme, tout en banalise la souffrance ou la complexité du vécu des familles ou personnes concernées.

Dire « on n’est pas sourds, on n’est pas autistes » c’est  soutenir le  « validisme » (comprenez : les discriminations).

Le validisme   valorise la « norme » et marginalise ce qui diffère de celle ci.

Lorsque les responsables publics emploient « autiste » pour parler d’incapacité, cela renforce le stéréotype selon lequel l’autisme serait synonyme de déficiences.

Si le mea culpa public était  essentiel dans ce contexte,  il ne se suffit pas.Le langage compte. Dans beaucoup de contextes, ce qui semble une maladresse de langage cache ou produit de la discrimination. Les personnes concernées doivent être au cœur de la réflexion, non seulement comme objets de discours, mais comme actrices de leur propre narration. La responsabilité publique implique de rectifier, de s’engager à mieux faire, et de rendre des comptes.

Cette « bourde » du  ministre n’est pas isolée. Elle s’inscrit dans une histoire plus grande de préjugés, de stigmatisation, de méconnaissance. Mais elle offre aussi l’opportunité d’une prise de conscience.

 

Pour ma part, en tant que professionnel engagée, je crois qu’il est fondamental de rappeler que derrière chaque mot « autiste », « handicapé », etc.  il y a des personnes, des vécus, des droits.

La dignité demande du respect, de l’empathie, un effort constant (même quand on est ministre)